La résistance des consommateurs gagne l'ambiance musicale… en Angleterre et aux Pays-Bas
Les consommateurs entrent en résistance envers de nombreuses pratiques marketing par l’acquisition de clé de décodage de ces mêmes techniques. Il en va désormais de même au niveau musical où quelques consommateurs en Angleterre (Pipedown) et aux Pays-Bas (StopdeMuziek) se sont regroupés en association pour lutter contre la muzak, cette musique qui consiste à reprendre des titres connus pour les rendre plus lent, plus imperceptible…
… pour eux, cette musique n’étant pas choisie, elle n’est pas souhaitée car le client (ou le passant) n’a aucune liberté pour ne pas l’écouter. La muzak constituerait une réelle menace pour les individus. La visite des sites de ses associations donnent quelques éléments pour argumenter contre ce qu’ils appellent la « piped music » : Une étude de l’aéroport de Gatwick, réalisée en avril 1994 auprès de 68 077 répondants, semble montrer que 43% des personnes n’aimaient pas la musique diffusée (cela signifie tout de même que 57% n’ont pas un avis négatif !) ; un sondage du Sunday Times (janvier 1997) semble montrer que la piped music est la chose la plus détestée de la société moderne (17% des réponses) ; enfin en 2007, la UK Noise Association a mesurée que 40% des employés n’aimaient pas la musique diffusée dans leur environnement de travail, que 28% essayait de l’ignorer et que seulement 7% l’appréciaient… En fait, il faut bien comprendre qu’en France nous n’en sommes pas au même stade qu’aux Etats-Unis ou en Angleterre où de la musique est diffusée quasiment partout (y compris les gares, les arrêts de bus, dans la rue, etc.). De plus, les concepts en France reposent davantage sur de la musique « connue » et appréciée plus que sur la muzak qui a déjà largement été décriée pour être de la manipulation (sans parler des critiques purement esthétiques liées à la reprise de thèmes connus transformés en « sirop »). Enfin, certains acteurs (dont Mediavea) ont des pratiques saines en impliquant au mieux les employés dans le concept sonore déployé en magasin et en accompagnant les managers pour éviter un volume sonore trop élevé. Pour plus d’informations : Bradshaw A. et Holbrook M. B. (2008), Must we have Muzak wherever we go? A critical consideration of the consumer culture, Consumption Markets & Culture, 11, 1, 25-43